Marc Fesneau défend « un prix » de la transition

« Nous avons besoin de mener collectivement un combat du juste prix ». Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture a appelé au respect de la loi Egalim sur la non-négociabilité de la matière première agricole lors de la présentation de ses vœux de l’année 2024 au monde agricole, ce 15 janvier 2024. Ce même jour, s’achevait la première partie des négociations commerciales annuelles.

Alors que les charges ont aussi augmenté dans les exploitations des agriculteurs, Marc Fesneau appelle à défendre une juste rémunération : « Travailler sur les questions environnementales, ça a un coût. Parce que ça aura un coût, ça aura aussi un prix. »

Les agriculteurs ont aussi dû faire face à différents évènements climatiques dans l’année. Les sécheresses estivales au Sud, la tempête Ciaran en Bretagne et les inondations successives dans le Nord et le Pas-de-Calais ont provoqué d’importants dégâts. Et le ministre de l’Agriculture a constaté la lenteur des dispositifs d’aides et d’indemnisations. Face au cyclone à la Réunion, il a eu une pensée pour les agriculteurs de l’île.

« Prendre sa part » à la planification

Première impactée par les évènements météorologiques extrêmes, l’agriculture doit « prendre toute sa part » à la planification écologique, a appelé le ministre de l’Agriculture. Sur les questions du stockage du carbone, de l’alimentation, de l’eau et de la décarbonation, le secteur s'investit dans la transition et doit trouver le « point d’équilibre » de cet « outil merveilleux » qu’est la planification écologique. « Il faut être vigilant, les agriculteurs doivent y trouver une rémunération », a tenu à rappeler le ministre.

Une vigilance est apportée aussi sur les crises sanitaires, symptômes du réchauffement climatiques, en particulier face à la MHE sur les bovins, s’inquiète Marc Fesneau. En revanche, il a tenu à féliciter le secteur sur le travail mené contre la grippe aviaire. Les premières doses de vaccins sur les volailles ont été administrées début octobre.

Clauses miroirs

Si dans les prochains mois, l’Union européenne sera au cœur de l’actualité avec l’élection du Parlement, le ministre de l’Agriculture a enjoint l’organisation à statuer rapidement sur des sujets tels que la question des jachères et de défendre son intérêt en restant dans le dialogue. « Il faut que nous acceptions les échanges, mais pas à n’importe quel prix. C’est le prix des clauses miroirs et de la réciprocité des échanges », souligne Marc Fesneau en référence aux débats sur les accords commerciaux avec le Mercosur ou la Nouvelle-Zélande.

Face à la hausse des inquiétudes provoquées par l’afflux de produits ukrainiens sur le marché européen, le défi de l’intégration de l’Ukraine est au cœur des enjeux de l’année. Quel que soit l’avenir de l’Ukraine, intégrée à l’Union ou non, Marc Fesneau y voit « un moyen pour devenir une puissance agricole européenne plutôt qu’une compétition interne agricole. »

Le ministre a aussi appelé à éviter les surtranspositions au niveau national des règles européennes qui ne s’appliquent pas à d’autres pays, et repris la volonté du nouveau gouvernement de simplification juridique et législative pour les agriculteurs.

Le renouvellement des générations restant l’un des enjeux majeurs de l’agriculture, Marc Fesneau a annoncé la présentation de la loi d’orientation agricole au prochain conseil des ministres, le mercredi 24 janvier 2024. Cette loi prévoit, entre autres, de promouvoir le métier auprès des écoles et collèges pour susciter de nouvelles vocations.